Depuis 2006, le Cycle d’Orientation de la Broye organise chaque année un concours de rédaction et récompense trois jeunes auteurs. Parmi les textes primés, vingt sont publiés et analysés dans cet ouvrage. Le lecteur est surpris par le ton désespéré des récits, dans lesquels la mort est omniprésente. Que cherchent à nous dire les adolescents ? Qu’il n’y a plus d’espoir ? Que la vie est effrayante ? Ou alors veulent-ils juste nous surprendre ? Dans une première partie, Christine Barras retrace l’histoire du je dans la rédaction scolaire, rappelant qu’un exercice qui prend place à l’école est soumis à des normes et qu’il n’a pas pour but de refléter fidèlement ce que pense le jeune. Dans une deuxième partie, elle analyse le contenu des récits d’un point de vue psychologique, et montre que les adolescents font référence à un imaginaire qui parle du passage de l’enfance à la vie d’adulte, avec un sentiment d’effroi et de fascination face à la mort et au temps qui passe. Pour la première fois de leur vie, ils en ont conscience et cela les bouleverse. La figure de l’autre , à la fois dangereux et attirant, les aide à passer le cap. L’élève parle de lui mais sans vraiment parler de lui. Il se protège. Cependant, s’ils ne dévoilent pas la personne, ces textes en disent beaucoup sur ce qui est psychiquement au travail chez les jeunes d’aujourd’hui.