Cette chronique-onoclaste des années aux côtés de René Felber au DFAE (1988 - 1991) couvre une période riche d’événements pour la politique étrangère suisse et européenne. La fin de la guerre Iran-Irak, les Accords de Genève sur l’Afghanistan, révèlent un important substrat de changement en devenir. Mille neuf cent huitante-neuf, année-clef, débute avec le discours de Jacques Delors, offrant une négociation CEE/AELE ; puis s’ouvre la Table ronde tripartite à Varsovie. Le retrait de l’Armée rouge d’Afghanistan, le plan de paix de l’ONU pour la Namibie, annoncent un dégel au niveau mondial. Les chars sur la Place Tienanmen jettent le froid, sans altérer les percées libertaires en Europe et en Afrique. La chute du Mur de Berlin sonne le glas de la Guerre froide, sa fin décrétée en décembre. Mille neuf cent nonante, second discours Delors, et libération de Nelson Mandela. Or l’invasion du Koweït, unissant la communauté internationale contre Saddam, et le Sommet de Paris de la CSCE, cachent de nouvelles fractures, prétéritant les dividendes de la paix de la fin de la Guerre froide. Mille neuf cent nonante-et-un, malgré la victoire de la coalition en Irak et la création de l’OSCE, début de la fin de l’URSS et installation du chaos au Moyen-Orient. Porté par ses convictions dans ce parcours décoiffant, René Felber déploiera toutes ses forces pour valoriser la souveraineté, la neutralité et la solidarité de la Suisse. L’Histoire jugera. L’auteur, lui, n’en a jamais douté