La narratrice a été invitée à participer à un voyage organisé sur les traces d’Ella Maillart au Xinjiang.En
vain, 70 ans les séparent du voyage de la grande exploratrice. Il
suinte du noir des immeubles en carrelage blanc et le guide du routard a
fini d’aplanir notre regard sur l’étranger : Ella Maillart
voyageait-elle, elle, avec un oeil parfaitement neuf et libre ? Mais à
ce voyage, c’est surtout le souvenir de la mort de Gaston qui s’invite.
Le ressassement commence. Tout pendant ce voyage rappelle à la
narratrice la maladie puis la mort de Gaston, dont elle est la jeune
veuve.Une visite à l’institut d’archéologie, la charge de violence
qui couve dans les rues d’Urumqi, la barrière d’incompréhension entre
Dili la guide ouighour et elle. Sur un timbre étrangement doux, Pascale
Kramer traque avec une honnêteté saisissante le malaise et les non-dits
d’une relation amoureuse.